HISTOIRE

Existence si prosaïque qu'elle en devient sibylline. Je naquis au pays du Vent, en pleine période belligérante. Une guerre a toujours été communautaire, sinon ça n'a aucun sens, bien que je ne sois pas universaliste, je dois admettre que le communautarisme m'a toujours dégoûté. Ce sentiment acre est sûrement dû à mon enfance vécut en plein conflit. Une guerre communautaire donc entre les différents pays de ce monde, avec leurs villages ninjas respectifs et Iwagakure en faisait partie. C'est dans cette atmosphère dépressive et violente, que je fis mes premiers pas et énonçai mes premiers mots. Mon innocence ainsi que mon inconscience me permirent de vivre tranquillement les premières années de mon enfance. Je n'ai jamais connus mon père et le plus attristant c'est que je ne détient aucune informations à son sujet, même pas le fait qu'il soit en vie ou non. En effet, durant la guerre mon paternel, avec ses idées bien arrêtés et sa pensée marginale, déserta. Décision guère apprécier par la collectivité martiale. Ce choix a toujours été une source de tiraillement pour ma mère, qui dû m'élever toute seule. Ayant tantôt le terme "lâche", tantôt le terme "humain" en tête, elle n'eut jamais les bons mots pour me compter les récits de son cher amant. L'amour a ses raisons, que la raison ignore. Et que ce soit haine ou compassion, je vis toujours une forte marque de respect qui vint traverser les yeux de ma mère chaque fois qu'on venait à énoncer le nom de mon père. En prenant le choix de déserter, mon géniteur s'était évadé de tout. De ce qu'il possédait et ainsi de ce qui le possédait. Je n'aurais jamais eu le courage de trahir ma nation et surtout de choisir ma propre destinée. Il est tellement plus aisée de se laisser guider par les hommes qui président ce monde. Une forme de peur mélangée à la lassitude, doit sûrement accompagner mon jugement. Toutefois, que ce soit la désertion où la mort sur un champ de bataille, les deux faits nous apparaissent sous un aspect de libération. Seulement l'une est éphémère tandis que l'autre est éternelle. Le fait que l'un soit plus succinct, doit affecter mon jugement, préférant alors la mort qu'une vie fougueuse et versatile. Je vécus alors, comme beaucoup d'enfants, avec leur unique mère, à l'exception que mon cher paternel n'était quant à lui, pas présent au front. Ce qui me valait de nombreux persiflages ainsi que de fielleuses insultes à mon égard et à celle de ma mère. "Fils de lâche" est resté un sobriquet durant toute mon enfance ainsi que mes jeunes études. J'ai toujours appris à ignorer ces détractions, jusqu'à ce que ces dernières ne se perçoivent même plus par mon organe auditif.

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